Où sont les ballons ?

Aujourd'hui, seule dans ma voiture, je n'avais des ballons dans le coeur, j'avais une sorte de glu, de pâte collante pas très sympa.

J'étais fatiguée de me dire que à la maison m'attendait le lave-vaisselle à vider, puis à re-remplir, au moins trois machines de linge à faire tourner, étendre puis ranger, et le sol à nettoyer. Au minimum.

J'étais en colère contre ce conducteur de camion qui a balancé par la fenêtre son paquet de cigarettes vide, juste comme ça, parce qu'il n'en avait plus besoin.

J'étais déçue en pensant à certaines de mes relations amicales qui s'envolent comme des feuilles dans le vent.

J'étais triste de ne pas être totalement emballée par ma robe reçue mardi. Parce que quoi ? Parce que je n'ai pas l'habitude de me mettre sur mon 31, de faire vraiment attention à mon apparence ? Parce que je me dis que je ne serais jamais aussi "parfaite" que ce que j'aimerais être, au moins pour cette journée ?

J'étais contrariée de me dire que j'ai l'impression de ne pas arrêter de courir après le temps en ce moment."Vite" est un mot que je n'aime pas.

J'étais saoulée de ne trouver aucune musique sympa à la radio, de n'avoir aucun disque qui me plaisait dans la voiture.

Et puis je suis rentrée à la maison. J'ai fait un tour au parc avec mes loulous. C'était bien. J'étais heureuse d'être avec eux. Et mon chéri est rentré. Toujours un peu tard, mais moins tard que d'habitude, parce qu'il savait que j'avais besoin de lui. Il me fait rire. Il m'aime. Il me fait me ramène sur Terre. Alors, lentement la glu s'en va.