Dois-je me résigner ?

S'il y a bien quelque chose qui m'agace ce sont les clichés. Pourquoi une fille devrait être douce "par nature" et un garçon plutôt turbulent ? Sauf que je me rend compte que ça m'aurait bien arrangée que ma fille soit sage et tranquille !

Son comportement n'a pas toujours été le même. Plus petite elle ne prenait pas de risques et, dans mes souvenirs, était plutôt obéissante. Et puis, d'un coup, ou au fur et à mesure, je ne sais pas vraiment, elle est devenue plus brusque. C'est très paradoxal car elle n'est pas vraiment casse-cou. Elle n'a jamais essayé de sortir de son à barreaux par exemple. Je ne trouve pas de mots qui collent... Toujours est-il que depuis quelques temps égratignures et petits bobos faisaient partie du quotidien. Je me souviens du premier "gros bobo". J'étais enceinte de plusieurs mois et nous étions parties nous promener toutes les deux. C'étaient les débuts de la marche. Elle avait voulu mettre les mains dans ses poches en marchant, j'avais trouvé ça rigolo. Puis elle s'était emmêlé les pieds et était tombée. En la relevant j'ai paniqué à la vue de tout ce sang. Je l'ai portée presque en courant jusqu'à l'appart, persuadée qu'elle s'était cassé une dent. Son papa, avec beaucoup plus de sang-froid, avait nettoyé et m'avait soulagé en m'annonçant que ce n'était que la lèvre qui avait pris.

Toujours est-il que je dois être du genre angoissée car les bobos, si on peut, je préfère les éviter. Je ne compte pas le nombre de fois par jour où je leur dis, à tous les deux, de faire attention... Mon chéri m'avait dit à plusieurs reprises que l'on ne peut pas les mettre dans une cage, qu'ils ont besoin de se confronter à la vie, de se faire leurs propres expériences. Dans l'idée je suis d'accord à 100%. En pratique...

Dimanche, après la sieste, nous partons tous les 4 à la piscine. Nous profitons un peu de l'extérieur puis allons dans la pataugeoire intérieure. Chouquette fait du petit toboggan. Elle a l'habitude et se débrouille très bien. Sauf que d'un coup elle se relève en hurlant, la bouche en sang. Mon chéri se précipite : c'est une dent qui a pris. Il la prend dans les bras et se dirige vers le personnel de la piscine pendant que je rassemble tant bien que mal nos affaires, mon loulou sous le bras. La fille qui est en train de regarder l'ampleur des dégâts est d'une mollesse sans pareille. Elle nous dit qu'il n'y a rien à faire, éventuellement voir un dentiste plus tard mais que si nous voulons nous pouvons aller aux urgences. Ni une ni deux c'est en maillots que nous partons aux urgences. On y arrive dégoulinants, en plus, comme je n'ai pas pris le temps de mettre un couche à doudou, il m'a fat pipi dessus. La salle d'attente est pleine. Depuis, les larmes ont cessé, la douleur a l'air d'être passée. Quant le pédiatre nous reçoit enfin, il nous dit que la dent ne va pas tomber. Il faut juste bien désinfecter avec des bains de bouche et aller voir un dentiste. Je décroche un rendez-vous pour lundi après-midi. Entre-temps ma fille n'avale rien, même une pâte lui fait mal. Finalement la dentiste nous rassure : la dent du dessous n'est pas touchée, rien de grave. Il y a juste cette canine du bas qui n'est plus du tout à sa place mais complètement en avant...

Voilà ma petite anecdote d'un dimanche qui aurait pu mieux se passer. Car là ma fille se retrouve avec une dent de lait en vrac, jusqu'à ce quelle tombe ! Je relativise, cela aurait pu être bien pire. Mais je me dis aussi que je suis sûrement loin d'en avoir fini avec les bobos... C'est plutôt cool que je fasse une formation premiers secours spéciale enfants !